Lundi de Pâques pour un numéraire de l’Opus Dei

La Meije, coté vallon des Etançons3615 Ma vie… c’est le but de ce blog : vous raconter la vie d’un membre de l’Opus Dei. Pour ceux qui ne connaissent pas l’Opus Dei, ce sera l’occasion de découvrir que nos activités et préoccupations sont celles de monsieur tout le monde, ou presque.

La météo était plutôt bonne pour ce lundi de Pâques 2012. Après être allé deux semaines auparavant au Plateau d’Emparis, et la semaine précédente sur les crêtes au dessus du Collet d’Allevard, cette fois, nous voulions aller un peu plus au cœur de la montagne. Et on se décide pour le refuge du Promontoire. (regardez leur site, il est très bien, avec des nouvelles quotidiennes, lorsque le gardien et sa famille son sur place)

J’imagine que vous avez deviné qu’il s’agit de randonnée à ski. Lorsque je suis arrivé à Grenoble, ce fut l’un de mes premiers achats, grâce à la bourse au ski de randonnée. Le matériel n’est pas du dernier cri, mais surtout, il n’est pas cher.

J’ai toujours été passionné par la montagne, très certainement grâce à mes parents, eux-mêmes atteints par le virus. J’ai passé mes vacances de jeunesse aux Praz de Chamonix ; grâce aux séjours organisés par les clubs de jeunes dont je me suis occupé, j’ai perfectionné mon niveau de ski. Le ski de randonné est un peu, à mon avis, comme le sommet de l’activité alpine. Je n’ai pas un niveau exceptionnel, loin s’en faut. Mais le niveau suffisant pour ne pas me mettre dans des situations dangereuses. Le niveau qui me permet de me balader en montagne l’hiver en sortant des sentiers battus, sans imprudence. Habiter Grenoble a certains avantages.

Bref : tout cela pour dire que nous quittons Grenoble vers 5h30, et nous commençons la journée par ½ heure de méditation dans la voiture. Est-ce là une marque de fabrique de l’Opus Dei ? Sûrement. Je ne dis pas que nous sommes les seuls à le faire, je ne dis pas cela pour en recevoir ne quelconque admiration. J’explique ce que nous entendons par rechercher la sainteté au milieu du monde : si je vais en montagne, néanmoins je prie.

Arrivée à la Bérarde, on se prépare, et on commence par ¾ d’heure de marche et de portage, jusqu’à la neige. On chausse les skis, et on continue à monter. Il y a peu de monde, je pense que la plupart des gens ont dormis en refuge. Evidemment, tout l’enjeu est de redescendre avant que la neige ne se transforme et devienne « de la soupe ».

L’ambiance est incroyable. La Meije est au fond, et dans les vallons latéraux, on perçoit des groupes de skieurs qui montent vers d’autres sommets.

A 12 h (+/-) nous récitons le « Regina Coeli », déjà sur le retour. Pause au refuge du Chatelleret, où nous écoutons un groupe d’alpinistes commenter la descente d’un autre groupe que nous avons en visuel.

Vers 13h, nous déchaussons les skis, pique-nique, et petite descente à pied, avec les skis sur le sac. Et pour finir, dans la voiture, nous récitons le chapelet, nous faisons ¼ d’heure de lecture spirituelle. Le temps d’arriver à la maison, de prendre quelque réconfort, et nous nous retrouvons à la messe à 18h30.

Journée merveilleuse, d’action de grâce, de communion avec la nature. Le soir, on regarde les photos, physiquement on se sent bien, détendu, reposé.

Voilà le lundi de Pâques d’un numéraire de l’Opus Dei. Et bien sûr, si vous prenez un autre numéraire, il aura passé un autre lundi de Pâques, surtout s’il n’aime pas la montagne et s’il n’habite pas Grenoble…

Il n’empêche… J’avoue que je me pose des questions, de plus en plus : ai-je le droit de vivre une vie si agréable, alors que tant de gens souffrent autour de moi, à cause de la maladie, des difficultés qu’ils croisent ? Sans parler des milliards d’individus qui n’ont pas à manger ou à boire ?

Dans un autre article, je vous ferai part de mes réflexions à ce sujet. Et je remercie Jean-Paul II d’avoir continué à faire du ski et des randonnées en montagne alors qu’il était évêque puis Pape.

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